Missing Myself

J'ai trouvé une parade à cet état mélancolique, un pied de nez à toutes ces idées pessimistes: j'ai décidé de sourire et de voir de l'autre côté du miroir, celui que l'on ne peut voir à l'oeil nu. A chaque froissement de coeur, je serre les poings et je souris. Peu importe la vie qui défile, peu importe les faux pas et les chutes, car c'est le principe même de l'existence. A celui qui se relève l'espoir de mieux recommencer, d'apprendre et de se fortifier. J'ai mes périodes de gloire, comme mes moments de faiblesses, et je les accepte. J'ai la sensation que ma vie évolue, et qu'il faut prendre les choses comme elles viennent. Ne pas les fuir, mais les affronter, faire tomber un par un les obstacles qui me feront trébucher...

Mes parents m'ont donné une éducation dorée, à l'abri des malheurs, toujours garder pour moi une place au soleil. Aux plus profonds de mes souvenirs, je n'ai connu que le meilleur, l'amour à profusion. Je suis le fruit d'une bénédiction, me disent-ils. Je n'ai manqué de rien, et là, je découvre à mon âge tout un domaine inconnu: la peur de rater ma vie, l'angoisse de faire les mauvoix choix, et l'immense solitude à l'idée que mes parents ne sont pas éternels. Mon dieu, à cet instant-même, comme le réconfort des bras de ma mère me manque, et comme j'aimerais entendre les mots apaisants de mon père! Je vais les appeler ce soir, et prendre quelques jours pour les retrouver. Au fond, je reste leur petite fille...éternellement.

Encore une étrange journée, avec ce mélange de sentiments si variés, et parfois même insensés...Envies d'ailleurs,  nostalgies passées, tout vient et tout passe. Je me sens perdue, alors que je ne le devrais pas.

Même pas les mots pour expliquer, rien qui me permet de m'exprimer. Et je suis là, encore une fois, livrée à moi-même et à mes propres démons: ceux qui me prennent dans les doutes, dans l'indécision.

Encore une soirée à me perdre dans mes pensées, dans les méandres de la fumée de mes cigarettes. Finalement, c'est juste un moment de répit...

Me suis levée avec les rayons de soleil qui traversaient les stores, et qui jouaient sur les murs de la chambre. Un peu comme pour m'inviter à sortir du lit et aller les rejoindre dehors. Je me suis étirée sur le balcon, à la vue de la nature fleurie et déjà empreinte de chaleur en ce début de matinée... Dieu que c'est bon de se réveiller ainsi.

Un jour de congé le vendredi, c'est du pain béni pour les personnes stressées: 3 belles et longues journées pour se ressourcer. De quoi se refaire une cure de santé.

Journée chaude  et chargée...l'orage se prépare pour cette nuit. J'ai quitté le bureau plus tôt, presque sur la pointe des pieds pour ne pas trop culpabiliser face à la pile de dossiers sagement cachés dans un tiroir. Pris un jus de fruits sur la route, installée au bord du lac, j'ai savouré ces moments volés dans mon planning -comme un enfant à qui on offre une sucette- ... J'ai pesté contre moi-même: merde, pourquoi je n'ai pas fait ça plus tôt?

J'ai l'image que je me suis donnée: dynamique, battante, survoltée. Je n'ai pas de case vide dans mon agenda, j'ai toujours eu peur du vide... Peur de ne pas m'occuper, peur de mourir d'ennui à ne rien faire. Mes activités sont nombreuses et variées, car je veux vivre avec mon temps: ne pas perdre de temps.

Finalement, mes états d'âme me rattrapent. Je n'ai plus envie de courir pour arriver nulle part. Le boulot finira par m'épuiser... J'ai fait mes preuves, exploité mes compétences, et le monde professionnel me laisse un arrière-goût amer. Les contrats négociés avec des clients aux yeux luisants, qui font comprendre que je suis une femme. Des poignées de main serrées qui me font réaliser que je devrais toujours me battre pour jouer avec leurs règles commerciales. Et maintenant, je suis essouflée.

Je suis arrivée à un stade de ma vie où les choses évoluent plus vite, et où chaque décision a un impact considérable. Je n'ai plus l'âge des caprices, ni le goût pour les folies. Je me surprends à regarder les enfants jouer dans les rayons, les parents qui choissisent leur goûter. Je crois que je commence à comprendre les vraies richesses de ce monde, et je prends maintenant le temps de méditer.